Par : Laurence St-Amand
Voilà maintenant plus d’un an que nous sommes tous, chaque individu du Québec, soumis à de nouvelles normes encadrant l’arrivée du Coronavirus. Les personnes âgées en perdent la vie, les adultes en perdent leurs emplois, les jeunes en perdent leur développement social : à ce jeu, personne n’y gagne. La COVID-19 ne discrimine pas : âge, race, idéologie et physique, ce virus tenace ne porte aucune importance aux caractéristiques humaines et s’attaque au premier venu. En ces temps confinés, on aurait tendance à croire que tout être humain rassemblerait ses dernières forces pour sauver sa maison, sa patrie, sa santé, son monde. Pourtant, je sens que ce virus ne fait que nous séparer de plus en plus.
Une manifestation qui dégénère
C’est sur la place Jacques Cartier que se sont rassemblés, le dimanche 11 avril après 20h00, des centaines de manifestants. Alors que le gouvernement de Legault venait d’annoncer le rétablissement d’un couvre-feu à 20h00 dans les zones de Laval et de Montréal, plusieurs personnes, mécontentes de cette décision, ont revendiqué leurs droits et leur liberté à travers des actes violents et nuisibles, et ce, le visage à découvert. Alors que le choix de protester pacifiquement s’offrait à eux, ces contestataires des mesures sanitaires ont mis à feu des objets publics, tels que des poubelles et des bancs, et ont brisé de nombreuses vitrines de boutiques. En l’espace d’une nuit, les efforts financiers et médicaux d’une bonne partie de la population de Montréal furent détruits.
De lourds dégâts pour les propriétaires de petites entreprises
La pandémie a agi, au cours de la dernière année, comme un boulet pour les propriétaires de petites entreprises. Manque de financement, perte de clientèle et obligation de fermeture, tout était présent pour nuire aux commerces montréalais. Ceux qui ont su rester debout se sont montrés résilients et courageux et ne méritent que le soutien de tous ceux et celles qui peuvent se le permettre. Par contre, c’est en suivant une idée diamétralement opposée à celle-ci que les manifestants ont décidé d’agir. Pour certains, repayer les dommages causés par la révolte du 11 avril s’avérera une tâche limite impossible. J’essaie, tant bien que mal, de comprendre la logique derrière ces actions : nuisons aux commerces innocents qui font vivre notre PIB parce que nous sommes fâchés contre le gouvernement. Cette incohérence irréfutable ne forcera que le gouvernement à imposer de nouvelles mesures plus strictes dans le futur, ce qui aura un impact sur la totalité de la population, même sur ceux qui n’étaient pas présents à la manifestation et qui respectent, depuis le début de la pandémie, les règles et les normes sanitaires.
En plus de nuire aux propriétaires de petites entreprises, cette manifestation met à terre tous les efforts déployés par les travailleurs du domaine de la santé. Ces héros du quotidien sauvent la population depuis maintenant plus d’un an et nous, population québécoise, les remercions de leur service en tentant de ruiner tout ce qu’ils ont bâti.
Cette manifestation était-elle réellement nécessaire?
Ne prendre qu’une seule décision pour 8 millions d’habitants, voilà la dure réalité que doivent gérer les membres du gouvernement québécois sur une base quotidienne. Il est inévitable qu’un certain pourcentage de la population soit en désaccord avec les quelques décisions prises par le gouvernement. Par contre, il faut se rendre à l’évidence qu’il est impossible de plaire à la totalité de la population, puisque cela impliquerait que 8 millions de décisions seraient prises, ce qui mènerait inévitablement vers le chaos. Ainsi, si le gouvernement a décidé que des mesures sanitaires, telles que le port du masque et la distanciation sociale, devaient être en place, c’est que celles-ci bénéficient à la majorité de la population. Présentement, nous sommes tous sur le même bateau et ce sont ces gens égoïstes qui refusent d’accepter les règles mises en place qui feront couler notre navire. Détrompez-vous, nous la voulons tous cette liberté d’antan, moi en premier, mais en essayant de brusquer le cours des choses, nous ne faisons que repousser ce rêve de plus en plus loin.
L’espoir d’avoir un été se rapprochant de la normale repose sur nous, citoyens ayant un rôle crucial, individus d’une société complexe. Il est nécessaire, aujourd’hui plus que jamais, de respecter les consignes et de mettre fin à ces soulèvements puisque oui, nous sommes tous fâchés. Nous sommes fâchés contre la COVID, non contre le gouvernement qui essaie de nous sortir du pétrin. N’oubliez pas que ce gouvernement, que François Legault lui-même, est aussi atteint par la pandémie.
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