LE BANC SUR LA COLLINE

Par : Insafe Kibboua

Avant de débuter la description d’une discussion, qui ne changea rien à l’histoire des humains, sachez qu’elle s’entretenait entre deux criminels/elles  qui ont commis/es  le même crime. L’un/e était assis/es à droite et l’autre était assis/es à gauche. Ces deux détails ne seront plus mentionnés dans le reste de ce document, se retrouvant ici la volonté d’en faire abstraction, car l’auteur préfère se consacrer sur leurs actes plutôt que le contexte physique. Ils/Elles étaient assis/es sur un banc, en haut d’une colline, à la vue des passants pressés de finir leur journée, la bouche ouverte et les oreilles fermées avec un cadenas. Pour tout dire, ils/elles étaient assis/es devant le futur. Le flot de mots traversait les deux bouches sans respecter aucune loi non écrite sur l’éloquence. Les deux avaient un débit rapide, mais   constant.   C’est-à-dire   qu’ils/elles   ne   pouvaient   s’arrêter   pour   réfléchir soigneusement à leurs prochains arguments. Il arrivait à certains passagers interloqués, qui   passaient   par   la   colline, de   se   fasciner   par   la   vitesse   à   laquelle   leur  cerveau fonctionnait pour lancer des attaques riches en couleur, mais sans grande nuance distincte. Enfin, un débat qui pouvait paraître constructif avait lieu sur la colline, en face d’individus férus d’entendre l’opinion du camp élu par leur   cœur.  Cependant, aucun n’avait l’intention d’aller vérifier la véracité de certains propos. En principe, les auditeurs avaient une préférence pour le choc. Les meilleurs étaient ceux qui laissaient nos peurs créer   des   histoires   si rocambolesques qu’elles   finissent   par   paraître   vraies.  Nos deux savants de la perception personnelle se bornaient à ce qu’ils/elles ressentaient, en plus de s’accuser mutuellement d’hypersensibilité maladive et d’égoïsme, dont seulement la prise de pouvoir de l’un/e pourrait les faire guérir. 

Conscients/tes du pouvoir qu’ils/elles s’étaient donné, un jeu malsain fut installé. À tour de rôle, ils/elles prêchaient une fausse vérité. Le type de vérité qui ferait trembler l’idiot du village. Ils/elles s’amusaient à déguiser des mensonges, en fait, comme des enfants. Également, ils/elles jouaient des statistiques pour prouver mathématiquement que l’un/e avait tort. Les deux étaient souvent pris de crises d’incohérence et s’accusaient de crimes dont ils/elles n’étaient pas coupables. Mutuellement, les accusés/es se pointaient du doigt d’être des extrémistes. Néanmoins, les deux poussés aux extrêmes criaient leur colère vers le système criminel. Enfin, chacun/e avait une morale a imposer, mais aucun/e n’arrivait à suivre leurs propres dictats. 

Sur le haut de la colline, ils/elles continuaient de s’embarrasser sans rougir de honte. Les cris se levaient en même temps que la tempête. Le banc se secouait dans tous les sens. Le ciel criait et la terre grondait, le centre du banc se scinda en deux. Les deux bords, la gauche comme la droite, tombèrent au sol, puis ils se roulèrent, dans la boue, en hurlant des injures. Rapidement, un coup de feu à gauche et un autre à droite les arrêtèrent. Lentement, ils/elles tournèrent la tête. L’histoire venait de recommencer une fois de plus. Durant leur échange, ils oublièrent ce qui les menait réellement les deux ensembles derrière les barreaux. En somme, leurs paroles imbuvables conduisaient à une violence extrême, à la haine et aux coups de feu.

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