PRÊTE À RUGIR

Par : Lili Jodoin

Depuis bientôt deux ans, le 8 mars, j’ai la chance de participer à un événement spécial en l’honneur de la journée internationale de la femme. Depuis 2 ans, le 8 mars, je fais attendre ma voix et mes opinions sur un sujet qui m’est cher. 

Malheureusement, cette année, compte tenu des circonstances, je n’ai pas cette chance. Toutefois, j’ai décidé de troquer mon micro pour ma plume et d’adresser un sujet que je considère comme grandement important. En deux ans, j’ai adressé la culture du viol et la définition du féminisme. Cette année, j’explore la femme.

La femme est belle. La femme est une multitude de caractéristiques, de rêves, de qualités, de défauts, d’ambitions, de force.

La femme, c’est l’adolescente qui rit fort, malgré les garçons qui lui disent que ça dérange. La femme, c’est la mère de quatre enfants qui travaillent tout aussi fort à garder la maison en ordre et la famille unie. La femme, c’est l’entrepreneur qui n’a peur de rien. La femme, c’est l’étudiante qui jongle entre les études et le travail pour aider sa famille. La femme, c’est celle qui défit les stéréotypes et va étudier en construction. La femme, c’est celle qui choisit de ne pas avoir d’enfants. La femme, c’est celle qui porte une jupe courte parce que ça lui tente. La femme, c’est celle qui préfère les joggings aux jeans. La femme, c’est celle qui se maquille ou pas. La femme, c’est celle qui a eu un enfant à 15 ans et celle qui l’a à 40 ans. La femme, c’est celle qui couche avec des femmes, des hommes ou les deux. La femme, c’est celle qui termine son doctorat ou a lâché l’école pour chercher qui elle était. La femme, c’est la personne qui s’identifie comme femme. La femme, c’est elle qui a les cheveux courts, longs ou rasés. La femme, c’est l’hypersensible qui ne pleure à rien, ou celle qui ne pleure jamais. La femme, elle sait qui elle est. La femme, elle est belle. 

La femme en 2020, c’est Annamie Paul, Sarah McBride, Jacinda Adern, Svetlana Tikhanovskaïa, Naomi Osaka, Rosalie Bonenfant, Léa Clermont-Dion, Juliette Bélanger-Charpentier. La femme en 2020, c’est la maison blanche qui a accueilli sa première vice-présidente. C’est les Irlandaises qui ont remporté leur combat pour l’abolition de l’interdiction au droit à l’avortement. C’est les milliers de Péruviennes qui sont descendus dans les rues pour défendre une jeune femme qui avait perdu son procès, car elle portait des sous-vêtements rouges. La femme elle fut forte, magnifique et courageuse en 2020.

Les femmes en 2020 ont dérangé. Elles ont arrêté de s’excuser pour leurs opinions, elles ont arrêté de s’excuser pour leurs ambitions, mais surtout elles ont arrêté de s’excuser pour être femmes. 

En 2020, j’ai moi-même arrêté de m’excuser. En 2020, j’ai arrêté d’accepter qu’on me dise que j’ai un « gros caractère », car je n’ai pas peur de dire ce que je pense réellement et de confronter lorsque je crois que des propos irrespectueux, irrationnels et haineux sont partagés. J’ai arrêté de garder silence lorsque j’entendais des amis proches passer des petites blagues sexistes sans défense. J’ai arrêté d’acquiescer aux « non, ce n’est pas grave, c’est juste pour rire ». Oui, c’est grave.

En 2021, je souhaite que la femme soit comprise, entendue et reconnue. En 2021 je souhaite qu’on laisse la femme être qui elle est et qui elle veut être. En 2021, je ne veux plus entendre que la femme prend trop de place ou qu’elle dérange. En 2021, je veux que chacun voit la femme magnifique, dans toute son authenticité. En 2021, nous allons continuer de déranger.

2021, soit belle comme la femme. 

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